Professeur des universités en sciences de l’éducation, spécialiste en pédagogie, Philippe Meirieu prend la plume comme militant enthousiaste de la cause des enfants.
Désir d’apprendre
- Vous publiez votre ouvrage chez un éditeur de littérature enfantine. Pourquoi ?
Je voulais sortir des questions scolaires et universitaires pour une approche moins académique sur l’enfance et les enfants. Mon livre est une forme d’interpellation militante en faveur de la cause des enfants.
- Vous abordez pourtant la pédagogie en insistant il est vrai sur le désir d’apprendre. Jolie formule...
Le désir d’apprendre, c’est la vraie question. Rendre le savoir vivant, faire pétiller l’esprit des enfants. Ils ont besoin de rencontrer des adultes qui rendent vivante la culture, Comprendre le monde, quel plaisir ! Alors qu’il est de plus en plus difficile de trouver un emploi, l’école ne doit pas apparaître vaine ni ridicule aux enfants. À tous les niveaux, l’école doit être moins utilitariste, réinvestir le champ culturel.
- C’est le travail des pédagogues ?
Le travail des pédagogues est de rendre l’école attractive. La présentation des savoirs scolaires dans le mauvais sens du terme leur fait perdre toute vitalité. L’an dernier, je rencontre un élève de 5e à qui je demande pourquoi il n’aime pas les maths. Il me répond qu’il ne sait pas pourquoi il fait les exercices. Pour lui, ce sont les profs de maths qui ont inventé les maths pour... savoir si les élèves peuvent passer en 4e ! Or on peut trouver plaisir à étudier les maths.
•« Lettres aux grandes personnes sur les enfants d’aujourd’hui ». Éditions rue du Monde. 19,80 €
Réagissez !