La Conférence de l’ONU qui se déroulera à Paris en décembre 2015 (COP21) doit installer un accord international contraignant pour conserver une chance de limiter à 2°C le réchauffement du climat pendant ce siècle.
Quelques éléments de contexte
Depuis presque 25 ans, les scientifiques du Groupement d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) a tiré le signal d’alarme à propos de la question du changement climatique. Malgré des conférences internationales, comme le Sommet de la Terre Rio en 1992 où des conventions cadres des Nations Unies voient le jour, le Cinquième rapport du GIEC n’en est que de plus en plus alarmant. Mais l’hypothèse « + 4°C » semble se préciser.
Rappelons qu’il y a 20 000 ans, les paysages d’Europe étaient bien différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui : un kilomètre de glace sur les îles britanniques, un niveau de la mer 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui... Et pourtant, en moyenne, 5°C seulement nous séparent de cette époque. Si rien n’est fait, le réchauffement provoqué par l’homme d’ici 2100 pourrait être d’une amplitude thermique équivalente à celle de la sortie de l’ère glaciaire ; le même écart non plus en 20 000 ans mais en 200 ans.
De fait, des éléments concrets arrivent auprès du plus grand nombre et commencent à impacter notre quotidien : grignotage du littoral, modification spatiale de l’implantation de certaines espèces vivantes, phénomènes météo intenses, flambée des énergies fossiles...
L’accord de Paris ne sera un succès que si des accords contraignants remettent les États sur une trajectoire de confinement de 2°C+. Avant la fin 2014, la négociatrice française semblait dire qu’à Paris nous n’assisterons pas à un tel accord historique. L’accord entre les États-Unis et la Chine qui a pris tout le monde à contrepied à l’automne 2014 ne va pas changer la situation aux dires des ONGS.
Malgré tout, la société civile semble avoir dépassé son état post-conférence de Copenhague en 2009 (déprime, éparpillement, dissensions...). Nous avons assisté à la marge de la COP 20 de Lima en décembre 2014 à des manifestations de 300 000 personnes à New York et 20 000 personnes à Lima sur les enjeux climatiques. Nous commençons là à entrevoir un nouveau cycle de mobilisation massive qui s’appuie sur les territoires de façons locale, de la mise en œuvre de projets systémiques et de transition énergétique et sociale.
En France, cette convergence des ONGs se traduit par la Coalition Climat 21 qui compte une centaine de participants, 70 organisations impliquées et une rencontre internationale (135 organisations de 37 pays). La Coalition Climat 21 a vu le jour pour « contribuer à la création d’un rapport de force favorable à une action climatique ambitieuse et juste, et à la transformation durable de toutes les politiques publiques afférentes ». La Coalition s’appuie sur la nécessité d’organiser des mobilisations citoyennes de façon concertée et coordonnée à l’occasion de la Conférence de Paris en 2015 afin d’y avoir le dernier mot, et de construire dans la durée un mouvement pour la justice climatique.
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