Accompagner, soutenir et promouvoir les collaborations entre acteurs de la recherche et de la société civile : tel est l’objectif premier de la charte des sciences et recherches participatives en France, signée le 20 mars dernier, en présence de Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans les locaux du ministère.
Programme de collecte d’informations à grande échelle, les sciences participatives donnent au public la possibilité de prendre part à des programmes scientifiques, en récoltant eux-mêmes une grande quantité de données sur l’ensemble du territoire, données que les chercheurs n’auraient pu obtenir seuls.
A titre d’exemple, on peut citer le programme Vigie-Nature, lancé par le Muséum national d’Histoire naturelle, qui consiste à suivre les espèces communes (faune et flore) à l’échelle nationale, grâce à des réseaux d’observateurs répartis dans toute la France. Initié il y a plus de 20 ans, le programme propose à chacun de contribuer à la recherche en découvrant la biodiversité qui nous entoure. Tous peuvent prendre part à l’aventure scientifique : petits et grands, débutants ou naturalistes confirmés, gestionnaires d’espaces verts, professionnels de l’agriculture, scolaires… En offrant aux chercheurs du Muséum des données de terrain essentielles, dans toute la France, les observateurs volontaires participent ainsi à l’amélioration des connaissances sur la biodiversité ordinaire et sur ses réponses face aux changements globaux (urbanisation, changement climatique…).
Aujourd’hui, ce type de collaboration entre la communauté scientifique et la société civile connait un fort développement. Les organismes de recherche, les universités, et les autres établissements d’enseignement supérieur et de recherche coopèrent ainsi avec un nombre croissant d’associations, d’établissements de formation, d’organisations non gouvernementales et d’acteurs culturels ou socio-économiques dans de multiples champs disciplinaires et secteurs d’activités.
Une charte pensée de longue date
La charte signée le 20 mars par dix signataires , est la mise en œuvre concrète du rapport sur les sciences participatives en France remis en février 2016 par François Houlllié, Président-Directeur général de l’Inra et Président d’AllEnvi, à Najat Vallaud-Belkacem et à Thierry Mandon. En dressant un état des lieux très complet des activités en sciences participatives en France et dans le monde, le rapport avait reçu un très bon accueil des acteurs du domaine, et plus largement de la communauté scientifique. L’idée de l’élaboration d’une charte de bonnes pratiques par un groupe de travail représentatif des différentes sensibilités de cette communauté avait ainsi été initiée.
Un constat commun et des valeurs partagées Le développement des recherches en sciences participatives est appelée à durer et à s’amplifier. Mais cette grande variété d’initiatives demeure cependant encore peu visible aux yeux de l’ensemble de la société, des décideurs et des médias.
Par ailleurs, les motivations des différents acteurs impliqués et leurs résultats pâtissent d’une trop faible reconnaissance.
Pour pallier ces manques, les signataires de la charte ont exprimé un ensemble d’engagements, fondés sur des valeurs partagées : la promotion de la coopération et de la production de biens publics ou communs, le respect de l’autonomie des parties prenante et la reconnaissance mutuelle, la diversité des savoirs à l’œuvre et le pouvoir d’agir des acteurs.
Par ailleurs, les signataires s’engagent à respecter les principes d’intégrité et de déontologie, qui concourent à garantir la transparence des projets scientifiques participatifs et le respect mutuel entre les acteurs impliqués : une démarche scientifique rigoureuse et partagée, une gouvernance explicite, l’utilisation concertée de données, le respect de la vie privée, la juste reconnaissance de chaque partie prenante et l’évaluation adaptée des dispositifs et projets scientifiques.
Les signataires sontla Ligue pour la Protection des oiseaux (LPO), leRéseau environnement santé, l’Institut Ecocitoyen, les Petits débrouillards,l’association AIDES, Vigie Nature Ecole, l’université Paris Nanterre, la CPU, l’Inserm et le Muséum national d’histoire naturelle
Pour lire la fin de l’article sur le site de la CPU
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