Pour une gestion durable et équitable des ressources.
Nous assistons sous nos yeux à l’épuisement d’un système économique fondé sur une expansion perpétuelle de la consommation. Comme notre modèle social et politique repose en grande partie sur une surexploitation des ressources – renouvelables ou non – brider la consommation revient à fragiliser tout l’édifice de nos sociétés : un vrai crime social. L’appel ignoble de George W. Bush à « aller faire son shopping » peu après le désastre du 11 septembre 2001, est l’un des exemples les plus renversants du phénomène. Pour l’économiste Amartya Sen, ce piège de la consommation prend ses racines dans le besoin de vivre sans honte : « pour pouvoir rendre visite à des amis et les divertir, pour suivre le fil de ce qui se passe et de ce dont les autres parlent, et ainsi de suite, il faut un ensemble de biens et de services plus coûteux dans une société globalement plus riche, dans laquelle la plupart des gens possèdent déjà, par exemple, un moyen de transport, de beaux vêtements, une radio et un poste de télévision, etc. Prolongeant cette réflexion, l’universitaire anglais Tim Jackson en déduit que « si nous considérons pour acquise l’importance des biens matériels dans le fonctionnement social, il n’existera jamais aucun seuil à partir duquel nous serons en mesure de nous dire qu’assez est assez ». Or, au-delà d’un certain niveau, l’augmentation de la richesse de nos pays ne s’accompagne plus d un sentiment de bien-être. Pire, en vouloir toujours plus revient augmenter les inégalités et les tensions sociales, 83% des Australiens, 62% des États-Uniens et à peu près autant d’Européens se considèrent d’ores et déjà trop matérialistes. Nous devons et voulons changer mais nous ne savons pas comment. Pourtant, une foultitude d’initiatives fleurit de par le monde, sources d espoir. Dans ce contexte, traiter de la gestion durable et équitable des ressources ne revient pas uniquement à questionner notre rapport à la nature mais notre relation au patrimoine, à la propriété, à nos enfants, nos aînés, à la répartition des richesses, à la définition de ce qu’est une richesses. Nous évoquons aussi les bizarreries fiscales et comptables. Bref, nous évoquons probablement un nouveau contrat social qui reviendrait, en somme, à se poser la question de ce qui compte vraiment pour nous, dans nos vies. « Vivre tous simplement pour que tous puissent simplement vivre » énonçait Gandhi en ajoutant : « Il y a assez de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous, mais il n y en a pas assez pour répondre aux désirs de possession de chacun ».
Notre modèle s’épuise. Et nous ?
Cette exposition a été réalisée par les Petits Débrouillards et le Centre de Recherche et d’information pour le développement (CRID), en partenariat avec le réseau Ritimo, la Fédération Artisans du monde et le CNCD-11.11.11, membres du réseau Une seule planète.
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