Est Républicain - 29/05/13 - Meurthe et Moselle
Environnement - Le Nancéien Quentin Houbre revient d’Arménie où il a participé au parlement européen des jeunes pour l’eau
Geek à l’esprit critique
Quentin Houbre fera partager son expérience le 3 juin à Maxéville. Photo Pierre MATHIS
IL A 24 ANS et il est étudiant en sciences cognitives à Nancy. C’est-à-dire qu’il passe une partie de son temps à cogiter sur « l’étude de la perception entre l’homme et la machine ». Bref Quentin Houbre est ce que l’on appelle un geek. Un féru de nouvelles technologies. Contrairement aux clichés, le jeune homme ne vit pas pour autant cloîtré chez lui, l’œil rivé sur un écran.
Il multiplie les activités associatives. Ce qui lui apporte une ouverture sur le monde et sur de multiples sujets. Illustration avec l’association d’initiation aux sciences « Les Petits Débrouillards » dont il est l’un des administrateurs bénévoles. Sous cette bannière, il vient de participer en Arménie à la 11e édition du parlement européen des jeunes pour l’eau qui s’est tenu durant 10 jours en mai. Quinze pays étaient représentés. Ce qui lui a valu de se retrouver dans la délégation française ? Son « esprit critique ».
Le jeune homme ne paie pas de mine comme ça. Mais derrière son apparence juvénile et polie se cache un farouche « altermondialiste ». L’an passé, il avait participé au forum mondial de l’eau, une grand-messe environnementale de l’ONU qui s’était tenue en mars 2012 à Marseille. Et lors d’un café scientifique en Alsace, à la rentrée, il avait livré sa vision sans concession de ce rendez-vous international : « Les jeunes présents n’étaient pas représentatifs, la plupart étaient des fils de diplomates, des enfants gâtés, qui répétaient le discours officiel de l’ONU ». Avec ses tripes
Son franc-parler attire l’attention d’un représentant de l’organisation non gouvernementale « Solidarité Eau Europe » qui lui envoie une invitation pour le forum qu’elle organise en Arménie. Elle n’est pas la seule organisatrice. Il y a aussi un gros groupe privé. Cela suscite une certaine méfiance du jeune débrouillard, mais ne le dissuade pas de faire le voyage. Au contraire : « J’y suis allé pour poser des questions et faire valoir un regard critique sur la gestion privée de l’eau ».
Un objectif ambitieux. Pas question donc de faire du tourisme en Arménie. Au bord du lac Sevan, le jeune Lorrain vit un marathon de conférences : « C’est épuisant surtout lorsqu’on met ses tripes dans les discussions ». Quentin Houbre y met aussi du cœur. Et au final, sur les soixante-dix participants, il est l’un des deux irréductibles à ne pas avoir signé la déclaration finale : « Le message politique n’était pas assez fort. On ne peut plus continuer à cautionner les politiques qui laissent faire et les industriels qui font des profits en polluant ». Le jeune rebelle racontera son expérience le 3 juin à partir de 18 h 30 à la salle du parc de Maxéville.
C.G.
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