Les Petits Débrouillards lancent un appel aux dons S’ils ne manquent jamais d’idées, les Petits Débrouillards manquent aujourd’hui de trésorerie et lancent un appel aux dons. Objectif : réunir 15 000 € avant le 31 janvier 2013. La directrice Ameline Bunle s’en explique.
Qui sont les Petits Débrouillards ?
« Les Petits Débrouillards font partie d’un réseau français qui existe depuis vingt-cinq ans, et en Lorraine depuis 2003, soit bientôt dix ans. Le concept de départ est québécois. L’idée est d’éveiller la curiosité en utilisant la culture scientifique et technique. Nous mettons donc en place des ateliers, nous formons des enseignants et des animateurs à intervenir sur la science dans leurs structures, nous organisons des animations au pied des immeubles, dans la rue… »
Combien êtes-vous pour accomplir cette vaste mission ?
« Depuis 2012, nous avons rassemblé nos antennes de Lorraine et d’Alsace. Nous sommes donc huit salariés, uniquement des coordonnateurs, la comptable et moi-même. Pour le reste, nous avons une vingtaine de personnes en service civique et une centaine d’animateurs vacataires. Et on travaille beaucoup avec des étudiants en décrochage par rapport à l’université. On leur offre une formation initiale de six jours puis ils restent un an ou deux en formation continue. Nous les aidons à mettre en place des ateliers, en priorité dans les quartiers politiques de la ville ou dans des zones rurales isolées. Notre association est un joyeux bazar de gens passionnés qui partent un peu dans tous les sens ; nous innovons tout le temps ! »
Les Petits Débrouillards, à travers leurs animateurs, ont une image très jeune…
« C’est la réalité. La moyenne d’âge de nos intervenants doit être de 24 ans. Nous sommes nés des emplois-jeunes en 2003. Il y a alors eu 200 personnes recrutées. Nous sommes une association de jeunes pour les jeunes ! Mais il est vrai que nous avons aujourd’hui des administrateurs plus âgés. Nous grandissons. Cela aussi il va falloir le prendre en compte. »
150 « Dans les Vosges, on a accompagné plus de 150 structures. Mais il n’y a toujours pas de politique de la culture scientifique sur les territoires de la région. » Ameline Bunle, directrice interrégionale
Pourquoi cet appel aux dons ? Qu’est-ce qui a changé par rapport aux années précédentes ?
« Nous ne souffrons pas trop de la crise. Ce n’est pas tant une question de budget qu’un souci de trésorerie, un problème de liquidités, car les banques nous ont abandonnés en nous privant d’un droit au découvert. Or comme nous sommes payés en moyenne à deux ans, en particulier en ce qui concerne les fonds européens ou les investissements d’avenir… (ndlr, les Petits Débrouillards ont été lauréats des investissements d’avenir en 2012). Nous lançons cet appel aux dons pour diversifier nos sources de rentrées financières. Nous envisageons aussi d’organiser des soirées « open bidouille » et autres actions pour récolter des fonds. »
Qu’adviendrait-il si les 15 000 euros n’étaient pas réunis à fin janvier ?
« Nous serions obligés de fermer et ce serait dommage. Après dix ans d’existence en Lorraine, nous arrivons à une période charnière, avec plein de projets d’avenir, nous sommes en pleine structuration… mais nous fonctionnons essentiellement grâce à des subventions sur projets ; nous avons des millions de financeurs qui donnent un peu chacun, et ça finit par faire beaucoup ! En associant les petits débrouillards d’Alsace, nous avons doublé notre budget, qui est passé à 950 000 euros annuel. Nous avons fixé la date du 31 janvier pour récupérer des fonds, car c’est une période vraiment critique de l’année. En janvier, on a peu d’actions et de prestations. Or on a beaucoup investi, dans de nouveaux projets et de nouveaux programmes. Le plus important d’entre eux, ce sont des mini-bus qui, en partenariat avec « C’est pas sorcier », devraient sillonner la région en 2013 dans l’idée de massifier la pratique des activités scientifiques et techniques, en incitant par exemple des jeu nes à mettre en place des clubs sur leur territoire. »
Quels projets, existants, vous tiennent particulièrement à cœur ?
« Le festival « Aux sciences Citoyens ! » de Gérardmer, qui ne pourra sans doute pas avoir lieu cette année. Et c’est bien dommage car c’est un festival qui donne son sens à nos projets. Il y a une chouette émulation autour de l’événement, qui mobilise les jeunes des quartiers avec qui nous travaillons. »
Dix ans après leur création, les Petits Débrouillards Grand-Est ne tarissent toujours pas d’idées ?
« Il y a dix ans il n’y avait quasiment pas de clubs scientifiques en Lorraine, hormis peut-être à la MCJ Nomade de Nancy. Aujourd’hui, il y en a sur tout le territoire. Dans les Vosges, on a accompagné plus de 150 structures. Mais il n’y a toujours pas de politique de la culture scientifique sur les territoires de la région. Peut-être parce qu’en Lorraine on fonctionne de façon très sectorielle… Je crois qu’aujourd’hui encore les gens ne savent pas ce que l’on fait vraiment, y compris nos partenaires, peut-être parce qu’on est tellement curieux que l’on explore beaucoup de champs. Et puis, nous sommes souvent des précurseurs, en partie grâce aux universités permanentes coopératives que nous organisons trois fois par an, en présence de che rcheurs. Par exemple en 2003, nous avions réalisé une malle sur le changement climatique. Personne n’en a voulu à l’époque et aujourd’hui nous sommes en rupture de stock ! »
Comment les Petits Débrouillards comptent-ils encore grandir ?
« Nous voulons conserver une démarche expérimentale assez basique (physique, chimie) mais on essaie actuellement de réfléchir à son application dans les sciences humaines (éthologie, ethnologie, etc.), dans le domaine des systèmes d’influences, pour aller vers une éducation à la complexité. Les gens n’ont pas besoin de savoir comme une chose fonctionne, mais davantage comme les choses fonctionnent entre elles. »
Contact : www.lespetitsdebrouillardsgr...
Propos recueillis par Claire BRUGIER
Comment les soutenir ?
Si vous souhaitez permettre aux Petits Débrouillards du Grand-Est de continuer à nourrir et faire vivre culturellement leur rapport à l’univers des sciences et à animer au quotidien les enfants et les jeunes, le geste est simple :
vous pouvez envoyer un chèque à l’ordre « Les petits débrouillards du Grand Est » à l’adresse suivante : Les Petits Débrouillards du Grand Est, siège inter-régional, Les Cadières, Entresol M, 53 bis, rue la Fayette, 54320 Maxéville.
Pour plus d’informations : www.lespetitsdebrouillardsgr... Bon à savoir : la déduction fiscale
Si vous êtes imposable, 66 % du don effectué par les particuliers est déductible des impôts à concurrence de 20 % du revenu imposable. L’association « Les Petits Débrouillards du Grand-Est », reconnue d’intérêt général, vous délivrera un reçu fiscal que vous intégrerez à votre déclaration d’impôts.
Quelques chiffres
1901. – Les Petits Débrouillards du Grand-Est est une association loi 1901 agréée d’éducation populaire et complémentaire de l’éducation nationale qui regroupe un ensemble de personnes motivées et persuadées que l’avenir de la planète est intimement lié aux sciences.
8. – L’association des Petits Débrouillards du Grand-Est est animée par des centaines de personnes mais elle n’emploie que huit salariés, essentiellement les coordonnateurs sur chaque département.
7. – Les Petits Débrouillards Grand-Est disposent désormais, depuis 2012, de trois antennes en Alsace (à Mulhouse, à Strasbourg et à Colmar) et de quatre antennes en Lorraine (en Meurthe-et-Moselle, en Meuse, en Moselle et dans les Vosges), et agissent en Champagne-Ardenne et en Bourgogne.
400. – L’association travaille régulièrement avec quelque 400 partenaires, associations, maisons de quartier, établissements scolaires sur les régions Alsace-Lorraine.
8 000. – C’est le nombre de personnes qu’a drainé le festival « Aux sciences Citoyens » organisé en août à Gérardmer et qui constitue la vitrine de l’association dans le Grand-Est.
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