Article de l’Est Républicain du 17/08/2014
La guinguette va ouvrir ses volets
CA RESSEMBLE à un forum, mais il faut plutôt emprunter sa traduction en grec, « agora » pour être au fait de la chose. Et même ajouter un a. Ce qui donne un acronyme astucieux, pour « Aide gestion organisation représentation associative et artistique ».
Chaque week-end, encore ce dimanche et le week-end prochain, Agoraa fait son festival, soutenu par la ville, organisé par Gaspard Bergeret, fondateur et unique membre de la société Monolithe Media, spécialisée dans la communication et qui en l’occurrence a un vrai projet, partagé par d’autres originaux comme lui et de plus en plus de gens du quartier et au-delà.
Le projet, c’est de racheter la Guinguette du Port-aux-Planches, attenante au lieu où se trouve le festival, dans la rue du même nom.
En fait, ce n’est pas la guinguette originelle, qui a été depuis longtemps démolie. Mais ce qu’il reste de ces lieux peints par Friant (« Le déjeuner des canotiers ») fleurant bon la Belle Epoque, l’ancien siège du club d’aviron nancéien.
Gaspard en fait les honneurs de l’extérieur. Du plus pur style 1900, ses ferronneries sortent de chez Eiffel, mais la bâtisse est désaffectée depuis 16 ans et serait déjà en ruine si elle n’était pas hors d’eau. Un lieu de rencontre
« Nous avons déjà 60 % du prix d’achat au Grand Nancy, et du prix des travaux. », explique le jeune homme. Des partenaires mécènes sont en effet prêts à suivre. Qu’en fera-t-on ? « Après la rénovation, où la façade nord sera ouverte et vitrée par un mur rideau pour la vue, il y aura une salle d’exposition, un espace numérique… On pourra aussi faire venir des artistes… » Ce n’est pas exactement une maison de quartier. Plutôt un lieu de rencontre où la priorité ira aux dadas de Gaspard, l’économie numérique, la culture et le développement durable.
Dans ce dernier domaine, par exemple, hier après-midi, il y avait l’association des Petits débrouillards, composés de jeunes scientifiques qui font partager leur amour de la planète et font comprendre les dangers qui la guettent grâce à des expériences de physique-chimie toutes simples.
Mais le festival, dont la fonction sert à populariser le projet « sociétal » autour de cette future maison de « proximité » appelée à se développer dans d’autres régions est aussi festif.
Par exemple aujourd’hui le groupe pop-rock les Lullabies se produira vers 19 h, précédé de théâtre d’impro à partir de 16h, tandis que le week-end prochain, ce sera le tour à 17 h d’une animation avec une guitariste et danseuse, et le soir de la musique classique. Aucun genre particulier n’est privilégié. Et plus tard, il y aura une projection organisée par le Aye Aye festival…
Au fond, on comprend très bien tout l’intérêt de ce festival sans but lucratif. Faire connaître un très joli coin de Nancy, le seul qui soit une vraie halte dans ce quartier des Rives de Meurthe. Avec de la tranquillité, de l’eau, de la verdure, et pendant le festival, des tables pour boire un pot, comme au temps des canotiers.
Guillaume MAZEAUD Plus de photos sur notre site www.estrepublicain.fr
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