Lors d’une de des soirées débat organisée par RECIT à l’automne 2008 au moment de la crise financière, Chico WHITAKER, cofondateur du forum social mondial, a appelé à agir en dehors du système et créer une nouvelle dynamique, reposant sur d’autres logiques, d’autres façons de faire, face à une crise qui consacre la faillite d’un modèle productiviste qui n’est soutenable ni du point de vue financier, ni du point vue social et écologique. Il avait proposé d’engager un vaste mouvement vers des comportements alternatifs (solidarité, consommation, argent, relations, façon de vivre). . Il faut oser et ne pas se contenter de demi-mesures. Elles nous montrent que nous avons le pouvoir de faire avancer une autre logique La finalité des échanges n’est pas l’accumulation d’un profit maximum, mais la réponse aux besoins de ceux qui échangent, en fonction de la valeur d’usage qu’ils y accordent. Elle n’est pas seulement économique, mais aussi sociale, culturelle, porteuse de sens.

De nombreuses expériences porteuses d’alternatives sont déjà mises en œuvre sur le terrain dans différents domaines : l’économie solidaire, mais aussi la consommation responsable, l’éducation, l’action culturelle, la solidarité (du local à l’international), la lutte contre les discriminations, le lien social, l’information, le développement local, la participation citoyenne. La région Lorraine est riche d’une vie associative ancienne et diversifiée. Après la crise très importante qu’elle a connu dans les années 80 au moment les reconversions, elle a développé une innovation sociale qui se traduit aujourd’hui par de nombreuses expériences de terrain.

Il a paru opportun de faire découvrir ces expériences aux nombreux acteurs des autres pays qui participent aux rencontres. RECIT à donc sélectionné une cinquantaine d’expériences, parmi une centaine identifiée au départ, afin de mettre en valeur des actions très innovantes et porteuses d’espoir.

Les expériences identifiées nous montrent qu’il est possible dès aujourd’hui de construire un modèle plus autocentré, qui se tourne vers le marché intérieur, la consommation responsable, la responsabilité des citoyens, le renouveau culturel, il agit de coopération et de fraternité porteuse de lien social. La mise en commun de ces observations nous permettra de réfléchir à l’émergence d’un autre modèle de développement, grâce à l’ouverture du regard de nos partenaires étrangers.

Ce premier travail suscite de nouvelles questions :

 Comment transformer les modes de production et de relations, en nous appuyant sur les pratiques innovantes ? Quel monde voulons-nous ? Quel développement ? La période actuelle est essentielle pour poser les questions de fond.

 Comment élargir le cercle des convaincus ? D’après l’étude des créatifs culturels en France publiée en 2006, 17 % de citoyens sont prêts à bouger. Mais comment convaincre les 83 % restants de la population ? La période est favorable à une prise de conscience beaucoup plus large des impasses actuelles. Aujourd’hui, avec la crise, beaucoup sont ouverts. En particulier ceux qui sont en difficulté, mais beaucoup d’autres se posent des questions sur l’avenir de notre planète, sur l’issue de l’évolution actuelle. Une course de vitesse est engagée pour donner aux gens les outils pour comprendre et agir au moment où ils sont réceptifs.

Les actions observées nous indiquent que beaucoup de choses sont réalisées sur le terrain, qui préfigurent un dépassement du capitalisme. Un autre monde est possible, il est à l’intérieur de celui-ci. C’est en favorisant aujourd’hui d’autres façons d’agir que le soutien un populaire aux transformations sociales pourra s’élargir.

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