Est Républicain -Science en s’amusant - Dernière semaine des « Cités débrouillardes » dans la CUGN
18/08/2010
A travers la vitre
Les enfants apprennent à découvrir la nature. Photo Pierre MATHIS
« Mais pourquoi tu veux pas la sauver ? C’est méchant ! » - « C’est pas méchant. C’est la nature. »
Ismaël, 12 ans, est singulièrement dépité. Et dans le bestiolarium, la sauterelle fait triste mine : son (ex) copine, une dénommée Georgette, est sur le point de passer à table. Gauthier Caron, animateur permanent de l’association « Les petits débrouillards » poursuit, imperturbable : « D’abord, l’araignée injecte un venin qui liquéfie l’intérieur de la sauterelle. Ensuite elle peut manger. » Un « ah » de dégoût accueille cette découverte.
« La biodiversité en bas de chez toi. » Le thème proposé cette année par les « Cités débrouillardes » un peu partout en France se décline cette semaine au centre social Jolibois, dans le quartier d’Haussonville. Des actions complémentaires
Un partenariat qui permet de croiser deux efforts distincts. Frédéric Urbain, directeur du centre social, explique : « les Cités débrouillardes s’installent en bas des immeubles, pour attirer les enfants du voisinage qui n’ont pas la chance de partir en vacances. Ici, nous sommes une structure identifiée. Nous préparons la rentrée scolaire en organisant des ateliers entre 14h et 15h, qui remettent les écoliers dans une ambiance de travail. Après, l’association prend le relais. » Gauthier, Ymen et Sarah concoctent ainsi des jeux pour une dizaine de participants, de lundi à vendredi. Ces actions ponctuelles et itinérantes sont complétées par la tenue d’un club scientifique tous les mercredis de l’année, au centre et dans une école primaire.
Transmettre une démarche
Alors, on travaille sur quoi aujourd’hui ? « Sur la chaîne alimentaire », répondent les animateurs, encore ignorants du drame qui viendra faucher la sauterelle du bestiolarium. « Mais on ne prétend pas traiter les choses dans le détail. Nous sommes un peu à mi-chemin entre le centre de loisir et l’école. » Gauthier Caron précise : « On tente de transmettre une démarche scientifique aux enfants, au sens large du terme. La science, c’est la biologie, la physique, mais aussi la sociologie par exemple. Quant au thème choisi, il s’agit de lui faire prendre une autre dimension : « Le mot biodiversité est devenu très galvaudé, quand on l’emploie on pense tout de suite aux ours polaires, ou aux poissons des îles. Nous nous intéressons à la coccinelle qui trottine sur le chemin de l’école, pour que les enfants s’approprient leur environnement. »
Ceux qui sont là se connaissent pour la plupart. Ils vivent dans le même quartier, fréquentent la même école. Ils sont tous ravis. Consciencieux, Sami a appris à « respecter la nature », Leïla à « connaître les animaux. » Surtout « ce qui pique ».
Lorsque l’on demande aux animateurs ce qu’apportent les ateliers aux enfants, ils répondent : « Après, beaucoup regardent par terre en marchant. »
Hélène FERRARD
[1]
Réagissez !